Yassine Brahim: Essid aurait du démissionner
Yassine Brahim, ministre de l’Investissement et de la coopération internationale et président d’Afek Tounes était l’invité de Midi Show du jeudi 21 juillet 2016.
Yassine Brahim a indiqué qu’Essid a indiqué lors d’un conseil des ministres qu’il va s’exprimer et qu’il donnera le bilan de son travail. «C’est rare qu’un chef du gouvernement sache d’avance les résultats de sa demande. Il a voulu assumer sa responsabilité et faire valoir son bilan, mais personnellement je trouve qu’il devait démissionner. Essid n’a pas opté pour une rébellion contre la coalition gouvernementale. La relation avec Nidaa Tounes et les autres partis avec le chef du gouvernement se sont compliqués et le soutien de son gouvernement est devenu absent».
Yassine Brahim a démenti l’existence de problème entre le président de la République et le chef du gouvernement. «Le problème réside dans les choix de certains responsables et les nominations. Ceci a créé un environnement qui n’aide pas à l’évolution de l’action gouvernementale. Afek Tounes a exprimé son mécontentement de la nomination de gouverneurs et même lors du remaniement ministériel. Les partis de la coalition ont trouvé aussi des problèmes relationnels avec Essid sur ces points», a indiqué Yassine Brahim.
«Le pays passe par une difficulté financière causée par l’absence de crédits durant le 1er semestre 2016. Ceci a poussé le ministre des Finances à accélérer les procédures pour bénéficier de nouveaux crédits. A partir du mois de septembre les crédits seront versés. Mais en 2017, l’année sera difficile car la Tunisie doit commencer le remboursement de crédits importants. Même les accords pour échelonner le remboursement des crédits aura des impacts. Les caisses sociales comme la CNSS aura des problèmes l’année prochaine au niveau des salaires de ses affiliés. Un conseil des ministres a eu lieu pour examiner ce point a ajouté le ministre de l’investissement et de la coopération internationale», a expliqué Yassine Brahim.
Echec du gouvernement
Yassine Brahim a assuré que le pacte de Carthage n’a jamais évoqué l’échec de l’actuel gouvernement. «Mais, plusieurs problèmes restent à résoudre. Avec un gouvernement qui n’a pas de soutien politique la réforme est difficile. Le gouvernement actuel doit faire un bilan sur le plan sécuritaire, social et économique. Les plus grands défis pour le prochain gouvernement seront du côté sécuritaire et économique. Un bilan est donc plus que nécessaire», a conclu Yassine Brahim.
La situation économique est en amélioration grâce à l’amélioration des indices de l’investissement. Mais la situation des équilibres financiers de l’Etat est difficile. Les salaires pèsent lourd, ils sont à la hauteur de 13% du PIB et la dette publique ne peut pas dépasser les 60%. Pour le moment nous devons ouvrir le dialogue avec les parties sociales afin de trouver des solutions.
Yassine Brahim a assuré que les recettes fiscales ne peuvent pas couvrir les dépenses qui couvrent essentiellement les salaires. Actuellement, il y a des dépenses pour améliorer l’investissement, mais les efforts doivent être multipliés. Les pressions vont augmenter et nous devons faire plus d’efforts.
Pour le moment, il n’y a pas de transparence autour des chiffres. Afek Tounes a appelé à faire un bilan sur tous les chiffres économiques et sur les crédits. Nous ne pouvons pas demander aux citoyens de faire des efforts supplémentaires sans explication a indiqué Yassine Brahim.
Code des investissements
L’article 5 du code des investissements a provoqué la colère du Front populaire et la voix de l’agriculteur. Une phrase a été modifiée autour de l’exploitation des terrains agricoles par des étrangers.
160 activités sur un ensemble de 600 nécessitent des permis en Tunisie. Nous devons donc ouvrir le marché pour évoluer. Cette ouverture doit se faire pour garantir la compétitivité avec les pays du voisinage. Le code des investissements a aussi donné des avantages à ceux qui veulent s’installer au niveau des régions tout en assurant un lien avec le littoral.
Yassine Brahim a indiqué d’un autre côté, qu’il va négocier avec le chef du gouvernement sa participation ou non à la séance de renouvellement de confiance au gouvernement.